
Éloge de la patience
Ce mois-ci, je vous invite donc à plancher sur le sujet suivant : Éloge de la patience. Libre à vous d’aborder ce thème comme vous le souhaitez ! Envie de parler de « vieux » vins qui valent le coup d’attendre ? Envie de nous conter une verticale qui vous a particulièrement marqués ? Envie d’évoquer la patience nécessaire dans l’apprentissage du vin ou encore dans le travail du vigneron à la vigne ou au chai ? Envie au contraire de faire l’éloge de l’impatience ? Tout est permis donc ne vous sentez pas bridés et laissez libre cours à votre imagination. L’important c’est de participer et surtout de se faire plaisir !
La patience est une vertu indispensable dans le monde du vin, il faut patienter plusieurs mois avant de voir la maturité optimale du raisin, parfois on patiente avec impatience l'arrivée du soleil ou de la pluie pour nos vignes, parfois pour certains vins il vaut mieux les faire patienter dans la cave quelque décennies avant de les faire arriver sur table, pour d'autres il faut les faire patienter quelques heures dans un décanter avant qu'ils puissent chanter tout son charme dans le verre.. et nous aussi parfois devons avoir de la patience avec les copains qui par ignorance sortent sur table la plus classique des piquettes... Patience une vertu qui récompense ceux qui ont l'art de l'attente!
Cette fois ci l'ordre de la dégustation change par rapport aux habitudes, on commence par les rouges, et par celui qui a dû patienter un peu plus de temps que les autres.
C'est à moi de démarrer, un rouge aux reflets grenat, porté sur un fruit encore vif et gourmand, un vin qui pinotte et qui nous plait beaucoup, un vin qui jouit de sa deuxième jeunesse. Les notes de tabac et d'épices douces complètent les senteurs tertiaires de sous bois, un vin qui a passé du temps mais qui a été récompensé par sa patience . La bouche est toute en finesse et sa souplesse nous rappelle comment un Grenache peut être à la fois riche et élégant.. La fraicheur gustative et aromatique de ce vin nous enchante vue que l'on est entrain de parler d'un Châteauneuf du Pape 1982 du Château de Cabrières.
A suivre c'est Jeff, qui nous livre un Cabernet endémique de la Loire. Vif et tranchant, il exprime tout son caractère de millésime froid. Le nez s'ouvre sur des arômes juvéniles de fruits des bois, les notes de vanille sont légères et les notes poivrées sont belles. La bouche est tonique, basée sur une très belle acidité. Un vin qui à l'aveugle a trompé pas mal des invités.. un St Nicolas de Bourgueil 2008 de Sébastien David la cuvée endémique, une cuvée dont le domaine a eu la patience de créer une jolie verticale.
Pour Brigitte, grande supporter de l'As Roma, il lui faudra du temps pour digérer la grosse défaite ce soir du Napoli.. Heureusement ce soir il y a eu de quoi détourner son attention et sa patience, une jolie bouteille qui vient du Roussillon, avec des arômes à la fois sanguins et à la fois fruités, et qui nous rappelle que les belles choses ont toujours besoin de temps. C'est la cuvée Avec le Temps 2011 de Edouard Laffitte, un rouge doté d'un beau fruit, un rien animal avec une bouche fraiche mais sudiste.
Si la patience n'est pas quelque chose typique du peuple des buveurs italiens (en Italie, un peu par méconnaissance et un peu par culture, la plupart des consommateurs a peur de laisser vieillir les vins et ils ne boivent pas des vini vecchi..), Nicoletta notre new entry, nous montre encore une fois comment en réalité le potentiel de garde de certains vins transalpins méritent d'avantage de patience. Le Ragniaie, un Brunello di Montalcino 2008, très typé Sangiovese est axé plus sur la tension que la gourmandise. Les senteurs de cuir et de fruits rouges acides sont présents et l'élevage en grande foudre typique d'autrefois aidera la masse tannique des raisins à s'affiner dans le temps seulement si on aura un peu de patience. Compris Italie??? C'est cela la véritable expression du Sangiovese!
C'est le tour des blancs, la barre est déjà très haute, il faut un grand Chardonnay naturel de Bourgogne pour passer le cap. Le Pouilly Fuissé 2002 du Dom. Valette "Le Clos de Monsieur Noly" est le genre de vin que j'adore, pas peur de passer derrière un rouge, même il va au dessus. Notes de fleurs fanées, de safran et de fruits secs, miel, chocolat blanc et fruits murs. Le très long élevage en fût de chêne, 84 mois en bois, est le symbole parfait ce soir de l'éloge à la patience. Un vin que Jean François nous a livré doucement dans le verre et qui encore reste dans mes pensés.. Enorme!
Le vin qui suit n'as pas besoin de présentations, c'est à mon avis l'un des plus grands vins au monde... c'est un Savagnin qui patiente 6 ans et demi sous voile, c'est le maître français des vins jaunes, c'est le Château Chalon 2005 de Jean Macle. Quoi dire? bah toujours beau et fin!
Éloïse, notre coéquipier qui a patienté 9 mois pour recevoir le plus beau cadeau de la vie qui est un bébé, ce soir nous sort un Mozac moelleux 2001 du Dom. Sylvain Saux cuvée "Pechigo". Ce vin j'aimerais bien le définir comme un petit éloge à l'impatience, car certaines personnes s'attendaient à un vin qui avait déjà digéré ses sucres, mais bon pour cela il faut vraiment de la patience.. En tout cas ce vin, fis d'un petit domaine de 4ha sur Limoux était vraiment sympa, doté d'une belle acidité les aromes de coing et de fruit confits m'ont fait penser à certains moelleux de la Vallée de la Loire.
Enfin j'espère que ce petit compte rendu vous plait sinon patience! Je ferais mieux une prochaine fois...
Photos de Brigitte Mariën
Ce mois-ci, je vous invite donc à plancher sur le sujet suivant : Éloge de la patience. Libre à vous d’aborder ce thème comme vous le souhaitez ! Envie de parler de « vieux » vins qui valent le coup d’attendre ? Envie de nous conter une verticale qui vous a particulièrement marqués ? Envie d’évoquer la patience nécessaire dans l’apprentissage du vin ou encore dans le travail du vigneron à la vigne ou au chai ? Envie au contraire de faire l’éloge de l’impatience ? Tout est permis donc ne vous sentez pas bridés et laissez libre cours à votre imagination. L’important c’est de participer et surtout de se faire plaisir !
La patience est une vertu indispensable dans le monde du vin, il faut patienter plusieurs mois avant de voir la maturité optimale du raisin, parfois on patiente avec impatience l'arrivée du soleil ou de la pluie pour nos vignes, parfois pour certains vins il vaut mieux les faire patienter dans la cave quelque décennies avant de les faire arriver sur table, pour d'autres il faut les faire patienter quelques heures dans un décanter avant qu'ils puissent chanter tout son charme dans le verre.. et nous aussi parfois devons avoir de la patience avec les copains qui par ignorance sortent sur table la plus classique des piquettes... Patience une vertu qui récompense ceux qui ont l'art de l'attente!
Cette fois ci l'ordre de la dégustation change par rapport aux habitudes, on commence par les rouges, et par celui qui a dû patienter un peu plus de temps que les autres.
C'est à moi de démarrer, un rouge aux reflets grenat, porté sur un fruit encore vif et gourmand, un vin qui pinotte et qui nous plait beaucoup, un vin qui jouit de sa deuxième jeunesse. Les notes de tabac et d'épices douces complètent les senteurs tertiaires de sous bois, un vin qui a passé du temps mais qui a été récompensé par sa patience . La bouche est toute en finesse et sa souplesse nous rappelle comment un Grenache peut être à la fois riche et élégant.. La fraicheur gustative et aromatique de ce vin nous enchante vue que l'on est entrain de parler d'un Châteauneuf du Pape 1982 du Château de Cabrières.
A suivre c'est Jeff, qui nous livre un Cabernet endémique de la Loire. Vif et tranchant, il exprime tout son caractère de millésime froid. Le nez s'ouvre sur des arômes juvéniles de fruits des bois, les notes de vanille sont légères et les notes poivrées sont belles. La bouche est tonique, basée sur une très belle acidité. Un vin qui à l'aveugle a trompé pas mal des invités.. un St Nicolas de Bourgueil 2008 de Sébastien David la cuvée endémique, une cuvée dont le domaine a eu la patience de créer une jolie verticale.
Pour Brigitte, grande supporter de l'As Roma, il lui faudra du temps pour digérer la grosse défaite ce soir du Napoli.. Heureusement ce soir il y a eu de quoi détourner son attention et sa patience, une jolie bouteille qui vient du Roussillon, avec des arômes à la fois sanguins et à la fois fruités, et qui nous rappelle que les belles choses ont toujours besoin de temps. C'est la cuvée Avec le Temps 2011 de Edouard Laffitte, un rouge doté d'un beau fruit, un rien animal avec une bouche fraiche mais sudiste.
Si la patience n'est pas quelque chose typique du peuple des buveurs italiens (en Italie, un peu par méconnaissance et un peu par culture, la plupart des consommateurs a peur de laisser vieillir les vins et ils ne boivent pas des vini vecchi..), Nicoletta notre new entry, nous montre encore une fois comment en réalité le potentiel de garde de certains vins transalpins méritent d'avantage de patience. Le Ragniaie, un Brunello di Montalcino 2008, très typé Sangiovese est axé plus sur la tension que la gourmandise. Les senteurs de cuir et de fruits rouges acides sont présents et l'élevage en grande foudre typique d'autrefois aidera la masse tannique des raisins à s'affiner dans le temps seulement si on aura un peu de patience. Compris Italie??? C'est cela la véritable expression du Sangiovese!
C'est le tour des blancs, la barre est déjà très haute, il faut un grand Chardonnay naturel de Bourgogne pour passer le cap. Le Pouilly Fuissé 2002 du Dom. Valette "Le Clos de Monsieur Noly" est le genre de vin que j'adore, pas peur de passer derrière un rouge, même il va au dessus. Notes de fleurs fanées, de safran et de fruits secs, miel, chocolat blanc et fruits murs. Le très long élevage en fût de chêne, 84 mois en bois, est le symbole parfait ce soir de l'éloge à la patience. Un vin que Jean François nous a livré doucement dans le verre et qui encore reste dans mes pensés.. Enorme!
Le vin qui suit n'as pas besoin de présentations, c'est à mon avis l'un des plus grands vins au monde... c'est un Savagnin qui patiente 6 ans et demi sous voile, c'est le maître français des vins jaunes, c'est le Château Chalon 2005 de Jean Macle. Quoi dire? bah toujours beau et fin!
Éloïse, notre coéquipier qui a patienté 9 mois pour recevoir le plus beau cadeau de la vie qui est un bébé, ce soir nous sort un Mozac moelleux 2001 du Dom. Sylvain Saux cuvée "Pechigo". Ce vin j'aimerais bien le définir comme un petit éloge à l'impatience, car certaines personnes s'attendaient à un vin qui avait déjà digéré ses sucres, mais bon pour cela il faut vraiment de la patience.. En tout cas ce vin, fis d'un petit domaine de 4ha sur Limoux était vraiment sympa, doté d'une belle acidité les aromes de coing et de fruit confits m'ont fait penser à certains moelleux de la Vallée de la Loire.
Enfin j'espère que ce petit compte rendu vous plait sinon patience! Je ferais mieux une prochaine fois...
Photos de Brigitte Mariën